Les corps des gardiens de la Révolution Islamique sont des groupements gouvernementaux iraniens. Ils sont également appelés Pasdaran.
Fondé en 1979 par L’ayatollah Khomeini par un décret, leur donnant pour mission de protéger la République islamique mise en place après la Révolution de 1979.
En vertu de la loi et précisément l’article 150 de la constitution iranienne IRGC est une organisation légale et multidimensionnelle. L’article 110 de la constitution a donné le pouvoir de nommer et de révoquer le commandant de l’IRGC est donné au guide suprême Ali KHAMENEI qui est en pouvoir depuis plus de 30 ans.
La loi iranienne fait de « la croyance et de l’obéissance pratique au principe de l’islam Shiite et la notion de Velayat Faqih» une condition d’adhésion aux corps de l’IRGC. La loyauté au guide suprême est ainsi posée comme principe absolu au sein de l’IRGC.
Organisation de l’IRGC
La participation de l’IRGC, à la guerre ayant opposé l’Iran à l’Irak entre 1980 et 1988, lui a permis de se développer et de s’affirmer comme la force militaire majeure en Iran. Mais aujourd’hui elle est une organisation multidimensionnelle qui possède des médias, des journaux, des banques, du service de renseignement et un service quasi diplomatique.
L’IRGC est divisée en plusieurs corps. L’IRGC comprend ainsi une armée de terre, une marine, une armée de l’air ainsi que son propre service de renseignement. Les deux corps principaux sont la milice Bassidj et la Force Quds.
La milice Bassidj est une organisation paramilitaire chargée de fédérer le soutien de la population au régime islamique. Elle fonctionne sur le recrutement de volontaires, qui sont principalement des adolescents. Elle a deux missions principales aujourd’hui qui sont l’entraînement militaire défensif pour protéger l’Iran contre les invasions étrangères et la répression des activités anti-régime au sein de l’Iran.
La Force Quds est spécialisée dans les missions à l’étranger, fournissant de la formation, du financement et des armes aux groupes extrémistes. La Force Quds a armé des militants antigouvernementaux à Bahreïn et a aidé à une tentative d’assassinat en 2011 contre l’ambassadeur d’Arabie saoudite aux États-Unis. La Force Quds joue également un rôle clé dans le soutien aux forces du régime syrien contre les révolutionnaires dans la guerre civile de ce pays.
L’IRGC comporte également une société d’ingénierie contrôlée qui est chargée de construire les armes utilisées par l’IRGC; KHATAM Al-Anbiya Construction Headquarter est l’une de société très importante de l’Iran.
Au niveau médiatique, différents médias sont financés par IRGC et sont devenus un outil de propagande pour avancer les politiques antidémocratiques du régime. Les média suivants sont dépendant de la CGRI:
- TASNIM News agency
- FARS News agency
- MASHREGH News
Il faut ajouter la Cyber Armée de CGRI dont la mission principale est d’influencer l’opinion public sur les réseaux sociaux et d’attaquer les opposants du régime.
Rôles de l’IRGC
Les différents corps de l’IRGC sont dotés de différentes missions. Ils ont conservé leur rôle originel de préservation de la République islamique d’Iran et des idéaux de la Révolution de 1979.
En outre, ils occupent un rôle militaire traditionnel avec une activité centrée sur les ennemies du système au niveau domestique, c’est-à-dire au sein du pays. Ils sont également chargés de la défense du régime contre les menaces extérieures.
Enfin, ils sont un instrument majeur aux mains du régime pour exporter l’idéologie de la Révolution islamique à travers le monde.
Rôle de CGRI dans la répression de la société iranienne
Comme il a été indiqué, la mission principale de cette force militaire est de protéger l’existence du régime islamique. C’est pourquoi pendant toutes les manifestations dans lesquelles les manifestants ont des revendications démocratiques, la CGRI joue un rôle très important dans la répression des manifestations. Dans l’histoire de la république islamique, CGRI a montré sa fidélité au régime en tuant des milliers des citoyens iraniens. Après l’élection 2009, CGRI était responsable pour des tortues en prison et d’avoir tué des centaines des manifestants. Pendant les manifestations en Novembre 2019, la CGRI est reconnue responsable d’avoir tué 1500 manifestants en Iran. Et pendant les manifestations de Femme Vie Liberté en 2022, au moins 500 personnes ont été par le CGRI.
La CGRI est également responsable de la persécution de milliers des militants des droits humains en Iran. La CGRI influence le pouvoir judiciaire dans la mesure où l’indépendance du pouvoir judiciaire est violée. Par le biais de l’incrimination des militants, la confession forcée, la création des fausses preuves etc.
Méthodes et financement de l’IRGC
Les corps de l’IRGC ont recours à de diverses méthodes en fonction des personnes visées par leur action. Pour la lutte contre les opposants en Iran, ils ont ainsi recours aux méthodes des services secrets, tandis qu’ils recourent aux tactiques terroristes dans la lutte contre les ennemis à l’étranger.
L’Iran augmente les allocations budgétaires pour l’IRGC très régulièrement ces dernières années. Le budget de l’IRGC est ainsi passé de 4,5 milliards de dollars à 7,4 milliards de dollars entre 2017 et 2018. L’allocation représentait alors 53% du budget de la défense de l’Iran. Le Bassidji a reçu un budget de 310,85 millions de dollars au cours de l’exercice 2015.
Réponses internationales aux actes de l’IRGC
Les Etats Unis, et plus précisément le département du Trésor, ont désigné les Forces Quds de l’IRGC comme des terroristes spécialement désignés. En avril 2019, le département d’Etat des Etats-Unis a désigné l’IRGC, dans sa globalité, comme une organisation étrangère terroriste.
D’autres pays ont également pris des mesures à l’encontre de l’IRGC. Le Bahreïn et l’Arabie Saoudite l’ont ainsi désigné comme un groupe suspecté de terrorisme en 2018. Le Canada considère l’IRGC comme une entité terroriste depuis 2012.
Le Royaume-Uni a opté pour des désignations terroristes et des sanctions individuelles dès 2011. L’Etat n’a toutefois pas élargi les désignations à l’IRGC en tant qu’entité. C’est également la position adoptée par les Nations Unies et l’Union Européenne.
Focus sur les réponses de l’Union Européen
S’agissant de l’Union Européenne, une liste particulière a été établie. Il s’agit de la liste des personnes et entités faisant l’objet de mesures restrictives dans le cadre du régime existant de sanctions en matière de droits de l’homme à l’encontre de l’Iran.
Le conseil de l’Union européenne ajoute régulièrement des personnes et des entités à cette liste. Ainsi, le 23 janvier 2023, le Conseil a décidé d’ajouter 18 personnes et 19 entités à la liste.
Les personnes et entités désignées font l’objet d’un gel des avoirs et il est interdit aux citoyens et aux entreprises de l’UE de mettre des fonds à leur disposition. Les personnes physiques sont en outre frappées d’une interdiction de voyager qui les empêche d’entrer sur le territoire de l’UE ou de transiter par celui-ci.
Sources :
https://www.counterextremism.com/threat/irgc-islamic-revolutionary-guard-corps https://www.britannica.com/topic/Islamic-Revolutionary-Guard-Corps https://www.consilium.europa.eu/fr/policies/sanctions/iran/